William Rosenfeld, co-fondateur et PDG de la société Zenpark, participait à une conférence du salon de l’immobilier SIMI en compagnie d’Éric Piolle, Maire de Grenoble, et Didier Liautaud, Directeur de la stratégie et offres nouvelles chez Engie Solutions, sur une question cruciale : « Les mobilités douces redessinent elles la carte du territoire ? »
Repenser la mobilité et les aménagements afin de développer l’usage des modes actifs
La qualité de l’air est devenue en effet l’une des préoccupations majeures des politiques publiques en matière d’aménagement et cet enjeu nous oblige à revoir nos façons de penser la ville de demain, d’y vivre et de s’y déplacer.
La ville de Grenoble souhaite donner plus de place aux mobilités actives afin de permettre à chacun et chacune de mieux s’approprier l’espace urbain. L’enjeu n’est donc pas d’opposer les modes de déplacement, mais au contraire de repenser la mobilité et les aménagements pour permettre à chaque usager d’adapter son mode de déplacement à ses contraintes et besoins. Libérer l’espace public permet effectivement à d’autres modes actifs comme le vélo de se développer, tout en facilitant le travail des professionnels ayant besoin d’être véhiculés.
Pour Éric Piolle, l’idée est donc de limiter la place de l’automobile en augmentant le nombre de personnes par voiture, de faire en sorte que ces voitures soient plus vertueuses et de concentrer le transport de marchandises dans des pôles de logistique urbaine. D’après le Maire de Grenoble, le PLU français impose en moyenne 0,8 place de parking par logement minimum alors qu’à Londres le réflexe est d’imposer 0,5 place de voiture par logement maximum. Selon lui, le schéma de pensée français est donc encore trop orienté automobile.
Ouvrir l’usage de places de parking privées au grand public favorise le développement de nouvelles formes de mobilité
Zenpark s’inscrit dans la même ligne que les politiques publiques actuelles : l’un de ses objectifs en ouvrant l’usage de places de parking privées au grand public est de libérer de l’espace urbain au profit de nouvelles formes de mobilités et de limiter la construction de nouvelles places de parkings, tout en donnant à chaque personne une chance de trouver une place de stationnement.
Notre approche est la même sur le développement des mobilités électriques.
Partager les bornes recharge afin de développer l’usage des voitures électriques tout en préservant l’espace public
Willliam Rosenfeld le soulignait dans son intervention : « Les villes vivent une belle schizophrénie puisqu’elles doivent créer des réseaux de bornes de recharge électriques tout en préservant l’espace public. En effet, aujourd’hui le réflexe sur ce sujet est de poser une borne de recharge par place de parking, alors que ces bornes sont utilisées 3 % du temps. Sur la durée de vie d’une borne, cela signifie qu’elle est inutilisée 9 ans et 9 mois ! Il est donc impératif de partager l’usage des bornes comme nous partageons l’usage des places de stationnement. »
Concrètement, pour un client Zenpark, partager une borne signifie tout simplement en réserver l’usage sur un créneau horaire via notre application mobile. Zenpark a développé un algorithme qui permet de réserver une place de stationnement avec sa borne et d’en prolonger l’usage si nécessaire, sans que cela créé de point de tension dans le parking.
Les bornes de recharge doivent être partagées et trouver leur place dans le paysage urbain
Cette approche fait directement écho à la vision d’Engie qui anticipe un besoin exponentiel de bornes de recharge dans le futur. Didier Liautaud souligne qu’une voiture sur cinq vendues au mois d’octobre dernier était une voiture électrique (une sur trois en Allemagne). D’après lui, la recharge électrique doit trouver sa place en surface, dans les habitations et les bureaux. Ce déploiement doit garantir un taux d’usage maximisé.
Le Parking-as-a-Service, un élément central dans la ville de demain
Comme le souligne Didier Liautaud en conclusion du débat, demain la voiture devra donc être partagée, écologique et plus discrète sur l’espace public. Pour Zenpark dans l’immédiat, cela signifie de mieux partager dans les parkings les places et les bornes de recharge. Demain, l’entreprise n’exclut pas de transformer ses parkings en véritables sources d’énergie pour la ville en rebasculant l’énergie électrique non plus seulement de la borne à la voiture, mais aux bâtiments et pourquoi pas vers des data centers relocalisés dans les parkings.